Entorse de la cheville : premiers gestes et conseils pour une bonne récupération
Lorsqu’une entorse de la cheville survient, il est recommandé de consulter un médecin pour exclure toute fracture. Les « critères d’Ottawa » peuvent s’avérer utiles pour décider de la nécessité ou non d’une radiographie. Une courte période d’immobilisation pourrait être bénéfique. Cependant, privilégier un traitement fonctionnel basé sur l’exercice est souvent conseillé.
Parfois, la chirurgie est nécessaire, notamment pour les cas d’instabilité chronique. Même si les preuves sur la prévention des premières entorses ne sont pas encore concluantes, les exercices thérapeutiques et l’utilisation de techniques comme le strapping peuvent réduire les risques de récidive. Prenez bien soin de votre corps et rappelez-vous que la prévention passe souvent par l’action.
La radiographie est-elle indispensable ?
Quand consulter un médecin ?
Lors d’une entorse latérale aiguë de la cheville, une première visite médicale est primordiale pour vérifier l’absence de fracture. Les critères d’Ottawa, par leur haute sensibilité, permettent de guider cette évaluation. Ils ont été validés pour exclure une fracture et éviter des radiographies inutiles. Une radio reste cependant recommandée si le doute persiste.
Les critères d’Ottawa à connaître
Si aucun de ces critères n’est présent, une radiographie pourrait être évitée. Voici les situations où une investigation plus poussée est nécessaire :
- Incapacité de mise en charge : Le patient ne peut poser du poids sur le pied immédiatement après l’accident.
- Incapacité à faire quatre pas immédiatement.
- Sensibilité au toucher :
- Sur les 6 cm distaux de la malléole externe et interne.
- À la base du 5e métatarsien.
- Sur l’os naviculaire.
Ces éléments permettent de déterminer si la radiographie est essentielle pour un diagnostic fiable.
Consultations médicales et importance du timing
Comme mentionné précédemment, il est essentiel de consulter un médecin dès que possible pour écarter l’éventualité d’une fracture. Par exemple, l’évaluation à travers les règles d’Ottawa offre une grande fiabilité lorsqu’elle est effectuée dans les 48 premières heures. Paradoxalement, certains tests gagnent en précision avec le temps écoulé.
Quand certaines évaluations sont plus précises
Le « test du tiroir antérieur » est une méthode couramment utilisée par les médecins pour examiner un éventuel endommagement des ligaments de la cheville. Selon Vuurberg G. et coll., ce test est particulièrement pertinent pour détecter une lésion du ligament talo-fibulaire antérieur lorsqu’il est pratiqué 4 à 5 jours après l’accident.
Une visite aux urgences est-elle nécessaire ?
Il peut être judicieux de se rendre aux urgences si vous ressentez une douleur intense ou si vous ne pouvez pas mettre de poids sur votre cheville. Un examen minutieux par un professionnel de santé peut déterminer si la situation requiert une intervention médicale urgente ou simplement du repos et un suivi régulier.
Immobilisation, bénéfique ou non ?
Parfois, une immobilisation temporaire peut s’avérer utile pour réduire la douleur et l’œdème résultant d’une lésion ligamentaire latérale. Cependant, privilégier un traitement fonctionnel basé sur l’exercice est généralement plus efficace. L’application de mesures de contention fonctionnelles, comme l’orthèse ou le strapping, s’avère souvent avantageuse par rapport à une immobilisation prolongée.
Les mobilisations passives, effectuées par un kinésithérapeute, peuvent améliorer les restrictions de mouvement de la cheville. Néanmoins, la littérature recommande de les associer avec des exercices actifs, car ceux-ci, lorsqu’ils sont supervisés, encouragent la récupération de la stabilité fonctionnelle de l’articulation.
Chirurgie ou traitement conservateur : que choisir ?
Il fut un temps où l’intervention chirurgicale était régulièrement pratiquée pour traiter les lésions aiguës des ligaments latéraux. Cependant, la science a démontré que le traitement dit conservateur offre souvent des résultats similaires sans l’inconvénient d’une opération invasive. Aujourd’hui, la chirurgie est principalement réservée aux patients souffrant d’une instabilité chronique ou de récidives après une entorse, et qui n’ont pas trouvé de solution avec un programme de rééducation en kinésithérapie.
Malgré l’efficacité de la chirurgie pour des blessures chroniques ou des ruptures importantes, le traitement fonctionnel reste préférable pour minimiser les risques de complications. Chaque cas doit être évalué individuellement pour déterminer la meilleure approche. Pour les athlètes professionnels, l’option chirurgicale peut être choisie pour garantir un retour au jeu plus rapide.
La méthode RICE est-elle vraiment efficace ?
Le RICE, ou « repos, glace, compression, élévation », est souvent recommandé pour traiter les blessures aiguës comme les entorses de la cheville. Cependant, la science ne soutient pas fermement cette approche. Les recherches montrent que la cryothérapie n’apporte pas les bénéfices escomptés.
Glace vs chaleur : quelle est la meilleure option ?
Surprenant pour certains, l’application de froid combinée à des exercices thérapeutiques réduit mieux l’œdème que la simple application de chaleur. On peut en déduire que la combinaison des méthodes améliore les résultats.
Compression et élévation : quel rôle jouent-elles ?
Les résultats relatifs à la compression pour les foulures de cheville sont mitigés, et les effets du repos et de l’élévation manquent de preuves significatives. Il semble donc, en isolation, que ces techniques n’influencent pas de manière significative la douleur ou la fonction articulaire.
La gestion des entorses de cheville avec les AINS
Les risques associés à l’utilisation des AINS
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont souvent administrés après une entorse aiguë de la cheville, principalement pour atténuer la douleur et réduire le gonflement. Les recherches actuelles indiquent que les AINS, qu’ils soient pris par voie orale ou appliqués en topique, peuvent diminuer efficacement la douleur à court terme, généralement dans les deux premières semaines. Cependant, leur utilisation n’est pas dénuée de risques.
Les effets sur la guérison
Les AINS peuvent impacter le processus de guérison naturel de votre corps. En bloquant la douleur, ils risquent de retarder la récupération et amener à repousser l’écoute des signaux de votre organisme, signaux pourtant essentiels à respecter. Ainsi, il est pertinent de se demander si masquer la douleur ne pourrait pas, en fin de compte, compromettre votre rétablissement optimal.
Prendre des décisions éclairées
Lorsqu’il s’agit de choisir un traitement post-entorse, évaluer les bénéfices par rapport aux risques est essentiel. La douleur, bien qu’inconfortable, est un indicateur crucial du stade de guérison. Prenez le temps de discuter avec un professionnel de la santé afin de déterminer l’option la plus adaptée à vos besoins spécifiques sans compromettre votre réhabilitation à long terme.
Peut-on éviter l’entorse de cheville ?
Lorsqu’il s’agit de protéger ses chevilles, les athlètes ont le choix entre plusieurs stratégies. Le strapping et les attelles sont couramment utilisés pour réduire le risque d’entorses récurrentes. Bien que les mécanismes exacts de leur efficacité ne soient pas entièrement compris, leur utilité est reconnue.
Exercices thérapeutiques : une approche proactive
Après une première entorse, il est conseillé de commencer des exercices thérapeutiques sans tarder, en particulier pour les sportifs. Cela aide à renforcer les muscles autour de la cheville et à améliorer la stabilité.
Cependant, il convient de noter qu’aucune preuve ne garantit l’efficacité de ces méthodes pour éviter une première entorse.
Chaussures et autres techniques
Concernant le choix de chaussures, les données disponibles ne sont pas suffisamment claires pour formuler une recommandation spécifique. De même, des techniques comme les vibrations ou l’électrostimulation manquent de preuves solides concernant leur efficacité.
Quant à l’acupuncture, les études ne parviennent pas encore à démontrer son efficacité pour prévenir les entorses chroniques de la cheville. Voilà pourquoi, il est important de se concentrer sur les mesures préventives validées et reconnues dans le cadre de la pratique sportive.